Hayti - La politique des damnés
Combien de fois faut-il payer la dette de l'indépendance?
Combien de fois faut-il donc soumettre le peuple haytien aux supplices de la corde pour s'être soulevé contre les tyrans de la misère et défendre l'idéal humain que le monde porte hypocritement sur leurs lèvres?
La liberté n'est pas le fruit du hasard mais une nature propre à l'espèce humaine dès son apparition sur la terre. De l'ère précolombienne à la période moderne, comment peut-on évaluer le développement humain au regard des atrocités qui hantent le quotidien des peuples ?
Hier, on calquait la misère sur un tableau où la précarité alimentaire constituait la priorité des priorités pour les dirigeants du monde. Aujourd'hui, que vous soyez riche ou pauvre, votre liberté est conditionnée au carnet de santé prétextant que vous êtes un être socialement acceptable et accepté car votre certificat de santé précaire vous sert de passe-partout sans pour autant vous inquiéter du coût futur du vaccin qui garantit temporellement votre bien-être. Il n'est plus question de porter la chaîne aux pieds pour nous limiter de nos déplacements. Mais notre statut sanitaire négatif lié à la Covid-19 nous retranche des multiples stigmatisations qui s'apparentent à la période de la colonisation et qui faisaient de l'esclave un parasite nuisible qui nécessitait un traitement asseptique pour être adopté comme personnel de service totalement dédié à la satisfaction de ses maîtres.
Traqués comme des bêtes sauvages, le peuple Haytien n'a de cesse en cherchant désespérément un nouvel abri pouvant lui offrir le repos du guerrier dont il a légitimement droit de par l'héritage ancestral de ces vaillants guerriers, Jean Jacques Dessalines, Henri Christophe, Capois.Lamort, Alexandre Pétion et tant d"autres qui ont bravé la mort et brisé les chaînes de la servitude. Suite à de telle sacrifices, et ne comprenant pas la portée de cette geste, les dirigeants haytiens, les damnés politiciens, après la déclaration de l'indépendance, le 1er Janvier 1804, ont confondu la notion de fraternité à celle d'égalité en se confiant aveuglément aux promesses des néo-colonialistes qui ne jurent, aujourd'hui encore, que par le rétablissement de l'esclavage. Trop immatures et affairistes à vouloir se substituer à leurs maîtres, nos hommes politiques ont préféré provoquer l'apocalypse d'Hayti qui relègue le peuple au banc des accusés, sans procès, et subit le sort des justiciers anti- indépendantistes.
Force est de constater que le peuple Haytien n'est plus seul à porter le fardeau de la servitude. Tous ceux-la qui ne sont pas exonérés par la police internationale leur permettant de circuler librement comme il était prescrit sur le territoire d'Hayti par le père fondateur de la nation, après la conquête de l'indépendance, sont contraints à toujours présenter leur carte d'affranchi.
La violation du sol Haytien par les bottes militaires étrangères singularise notre force de défense terrestre. Elle représente une quiétude d'esprit pour certains mais un traumatisme pour tous ceux-là qui sont bien avisés et connaissent le prix d''un tel affront. Car à chaque fois que les soldats étrangers foulent le sol d'Hayti dans le cadre d'une mission de paix , c'est preuve que nous sommes loin de mériter les honneurs auxquels ont eu droit nos héros de l'indépendance. Ce n'est pas ressasser le passer mais constamment comme une prière, il faut imprégner cet acquis dans la mémoire vivante du peuple Haytien afin qu'il sache que son histoire reste et demeure la plus grande épopée de l'époque colonialiste.
Comment prétexter que nos dirigeants ne soient pas imbus de ces notions préliminaires "Liberté, Egalité, Fraternité" qui sont le fondement même de notre devise ? Face à ces imposteurs, pour avoir trahi la foi de nos ancêtres et malhonnêtement exploité l'innocence de ce peuple en le gardant dans l'obscurantisme et la misère abjecte, il nous revient à nous, les résignés, de nous convertir en soldat, de reprendre notre destin en main et de redresser la barre pour débarrasser le sol Haytien de ces vomissures post-colombiennes qui ont souillé la dignité de la nation et compromis nos droits au bien-être de façon inconditionnelle. L'heure est venue pour que les fils et filles de ce pays sonnent le glas pour ces malfrats en vue de la libération politique et économique du peuple enchaîné sous les verrous d'une oligarchie prédatrice, néocolonialiste, apatride et un groupe de politiciens méprisables, rétrogrades et corrompus qui ont hypothéqué l'avenir de cette jeunesse. Soyons vigilents pour dénoncer ces politiciens qui mettent en avant leur statut de "pitit sò Yette" pour revendiquer leurs "droits exclusifs, claniques, incompétents et inopérants" á la gestion d'Hayiti.
Jamais, notre fierté de peuple, symbole de notre liberté, n'a été si durement frappée mais sans pour autant être affaiblie, sachant que nous marchons une fois de plus avec détermination et assurance vers la libération de notre nation. Sans respect aucun pour notre identité de peuple libre et principal catalyseur de la fondation de la société des nations " les Nations Unies", ce dernier est devenu aujourd'hui le siège des complots internationaux contre Hayti,. Nous réclamons le procès de ces damnés, de prendre acte des méfaits, ignominie causés au peuple haytien et de vous apprêter à assumer toutes les conséquences qui s'en suivront. Car la bataille se fera sur l'échiquier spirituel " le Vaudoumisme" et non là où l'argent et les armes prédominent.
Frères et soeurs, peuple d'Hayti, nous sommes convoqués au mât de notre drapeau pour nous approprier de nos couleurs nationales initiales, nos valeurs hégémoniques de peuple libre et notre puissance spirituelle pour réparer les injustices qui nous ont été infligées et reconstruire nos familles, développer notre production nationale et exploiter nos richesses naturelles en vue d'assurer la souveraineté intégrale de la nation haytienne. Que nous ne soyons plus considérés comme le réservoir providentiel des étrangers en dehors d'un contexte égalitaire bénéfique pour l'épanouissement de nos citoyens.citoyennes. Et, finalement, que les damnés politiques qui ont réduit ce pays à sa plus simple expression, qui ont conduit ce pays à la ruine au mépris de nos esprits protecteurs, siègent â tout jamais en enfer comme il est consigné dans le registre divin.
Jean Chevalier Sanon
Dr. en Relations Spirituelle
30 Octobre 2021